Plongée dans le passé (et les nuages…)
Rendez-vous au « Hugo » (pour les branchés), c’est-à-dire le Hugenottenplatz (la place des Huguenots) – notre guide aujourd’hui ne parle qu’en allemand, mais elle le fait très lentement et de manière si expressive que nous avons la satisfaction de comprendre presque tout !!!
A l’intérieur du temple des Huguenots, nous devons d’abord nous prononcer sur ce qui nous frappe par rapport aux édifices religieux que nous pouvons connaître : nous remarquons qu’il n’y a pas de croix, pas de véritable autel (mais une chaire imposante !), pas d’images de Marie ni de saints, … et notre guide nous explique que le service religieux est ici basé uniquement sur le mot (plus quelques chants), et que tout ce qui pourrait distraire les fidèles est éliminé de manière à ce qu’ils soient obligés de bien écouter le pasteur… Ambiance très sobre alors – pas facile de prendre de photos !
Nous montons dans la tour (45 m de haut !) qui récompense nos efforts par une vue superbe (malgré le temps très mitigé – on dirait du crachin breton…) sur toute la ville d’Erlangen et ses environs.
Ensuite, petite traversée de la ville, en passant devant le château du Markgraf (duc) Christian Ernst, celui qui a invité les huguenots à venir s’installer chez lui après la révocation de l’édit de Nantes. Derrière le château, dans le parc du château, nous admirons le Hugenottenbrunnen (la fontaine des Huguenots) que ceux-ci lui ont offert en signe de gratitude pour les avoir accueillis. Les sculptures de la fontaine, en forme de pyramide, montrent la population active et les bourgeois (huguenots, bien sûr) qui portent le duc tout au sommet. Sur la photo, veuillez apprécier aussi l’harmonie entre nos parapluies et les couleurs automnales du parc…
Pour finir ce retour aux origines de la ville (car avant ce projet du duc, elle était plutôt insignifiante), nous nous rendons au musée municipal qui retrace l’arrivée des Huguenots, avec tous les problèmes que cela pouvait poser au niveau du logement, du travail, … Justement, c’est ainsi que naquit la « nouvelle ville », illustration parfaite d’une « Planstadt », une ville sur plan : notre guide nous retrace sa construction à l’aide d’un jeu de lego… Côté travail, nous pouvons plonger dans les métiers de gantier (Handschuhmacher – faiseur de gants), où deux de nos camarades ont même le droit d’essayer la machine à découper le cuir (pas d’inquiétude : aucune perte de doigts à signaler …). Autrement plus rude que le métier de gantier, qui était particulièrement propre, celui de « Strumpfmacher » (faiseur de chaussettes) : travaillant dans l’humidité, la poussière et l’obscurité, il dépassait rarement sa quarantaine, soumis aux maladies respiratoires, les maux de dos et autres problèmes des yeux … Et pour ne rien arranger, la Révolution Française, en bannissant les pantalons courts, fit tomber en désuétude ces belles chaussettes et mena au déclin de ce métier…
Pour ne pas nous laisser tristes suite à ce récit plutôt déprimant, notre guide nous mène à la fin dans une véritable caverne d’Ali Baba où nous avons le droit de nous déguiser « à la baroque » : alors, qu’en pensez-vous ?
La rubrique culinaire vous présente aujourd’hui « Entenbraten mit Rotkraut und Klößen » (canard rôti au - très classique – chou rouge, généralement assaisonné avec de la pomme et des clous de girofle).