Dorures et émotions
Aujourd'hui, la première de nos deux grandes excursions : direction « Vierzehnheiligen », une basilique construite dans sa forme actuelle vers le milieu du 18e siècle, mais lieu de pélerinage depuis le 15e siècle.
Notre guide, bien familière du public que nous sommes, saura bien nous donner d’abord quelques repères, consciente du fait que les élèves français n’ont pas toujours les éléments de culture religieuse qui va plutôt de soi dans cette région où la foi (catholique ou protestante) est très présente et où état/école et église ne sont pas si nettement séparés qu’en France… Malgré sa taille et ses décors impressionnants, cet édifice n’est donc pas une cathédrale puisque le chef ne s’appelle pas un « archevêque » (Erzbischof), mais simple "recteru", dépendant ou non d'un évêque (Bischof) .
L’intérieur est tout en blanc et dorures, lumières et couleurs, ce qui rend son immense espace particulièrement léger, malgré les tonnes et les tonnes de pierre qui nous entourent là… Particularité de l’espace : l’autel principal se trouve en plein milieu de l’édifice, à l’endroit même où un jeune berger aurait eu une vision de l’enfant Jésus entouré de 14 saints (d’où le nom « Vierzehn (14)-Heiligen (saints). Si vous regardez bien, devant sur la droite de l’autel, vous verrez même un saint français, St Denis, qui porte sa tête dans la main (lors de notre retour, si vous êtes bien sages, nous aurons plein d’histoires à vous raconter !!!).
Par ailleurs, comme nous sommes en période de « Erntedank » (gratitude pour les récoltes), il y avait aussi, disposés ça et là, des installations de paille, de cucurbitacées, … et même de confitures et de bières !
Après une petite photo de groupe, nous voilà repartis vers Bamberg, ville classée depuis 1993 sur la liste de l’UNESCO pour la protection de l’héritage culturel mondial. Vous découvrirez avec nous une ville très bien conservée/restaurée du moyen-âge, composée de trois parties bien distinctes (et séparées par les deux bras du fleuve Regnitz), à savoir la « Bergstadt » (ville-montagne), domaine des religieux, la « Inselstadt » (ville-île), domaine des citoyens commerçants, et « Gartenstadt » (ville-jardin), où se trouvaient les maraîchages qui alimentaient la ville.
Les styles (et les goûts) qui se sont succédés dans la ville ont fait que parfois, les colombages ont été couverts de fresques en trompe-l’œil : si vous regardez bien, vous verrez, sur la façade bien colorée au-dessus du fleuve, une « vraie » jambe (moulure en relief) dépasser la peinture : tout pour renforcer encore l’illusion optique !!!
Après les ravissements devant et dans les magasins de la « Inselstadt », dont un bel exemple ci-contre (intérieur du "Haus zum Mohren"), ...
... nous montons vers la cathédrale de Bamberg, le Bamberger Dom St. Peter und St. Georg, dont on a fêté, en 1989, les 750 ans. Bel exemple d'art gothique, même si l'on trouve aussi des éléments de l'art roman et que la bâtissse a été "baroquisée" après la guerre de Trente Ans, au 17e siècle. Pas évident de vous fournir des photos correctes - il fait asssez sombre à l'intérieur et nous ne sommes pas les seuls visiteurs...
Cette année, nous avons par ailleurs la chance de profiter d’une exposition ponctuelle, un « Face-à-face » entre œuvres anciennes et œuvres modernes crées exprès pour « répondre » à leurs ancêtres, comme ici un mobile constitué de personnages/anges contemporains face à la statue de « L’ange qui sourit ».
Après avoir admiré le fameux "Bamberger Reiter" (cavalier de Bamberg), nous terminons la visite devant le sarcophage relatant la légende de l'ordalie octoyée par Heinrich II. à son épouse Kunigunde dont on lui avait dit qu'elle lui aurait été infidèle... Tout s'est arrangé par la suite, on vous rassure: l'impératrice s'est sortie indemne de l'épreuve et le couple est le seul parmi les empéreurs du Saint Empire Romain à avoir été canonisé...
Dernières impressions: la cour du vaste ensemble de la cathédrale, puis un retour au car par le charmant alignement de façades bien colorées surplombant la Regnitz et qui est appelée "Klein-Venedig"
(la petite Venise)...
Le retour dans le car est plutôt calme - tant d'apprentissages mettent du temps à être digérés...