Plus matinaux que l’aube…
Et nous revoilà sur le grand Parking Innenstadt, là même où nous sommes arrivés, il y a tout juste dix jours …
A en juger les adieux déchirants découverts en passant, ce séjour a révélé des atomes franco-allemands bien crochus ! Mais patience, en avril, nos corres viendront nous voir à Rennes : cela nous laisse tout juste le temps de réfléchir aux mille et une choses que nous aurons à cœur de leur faire découvrir à notre tour…
Dans l’immédiat, c’est donc reparti pour une quinzaine d’heures de trajet : nous en profiterons pour passer en revue un certain nombre de plats typiques rencontrés pendant ce séjour - ce sera la rubrique culinaire depuis si longtemps promise...
Nous vous avons déjà présenté les fameux « Käsespätzle » dégustés mardi 15 octobre à Regensburg. L’autre plat au choix à cette occasion était le non moins typique « Bratwürste mit Kraut », présenté en audio, mais sans photo spécifique : nous nous rattraperons ici avec une version très chouette rencontrée à Nürnberg (Nuremberg) : là, il y avait le choix du nombre de « Würste », des portions variant (pour une personne) entre 6 et 12, et la douzaine était servie sur un joli plat d'étain en forme de cœur – le tout accompagné bien sûr de « Kraut » (choucroute) : admirez donc !
Une autre manière d’accommoder ces mêmes saucisses : sous forme de « Blaue Zipfel » (« bouts bleus ») - dans l’audio ci-dessous, une authentique Fränkin (à moins que vous ne reconnaissiez l’accent de la région de « Oberpfalz ») nous explique ce que c’est : blaue_zipfel
Donc, en gros, pour ceux qui ne maîtrisent pas le franconien : les saucisses ne sont pas rôties à la poêle comme les Bratwürste mais cuites dans un bouillon contenant surtout des oignons, du vin blanc et du vinaigre. On les déguste notamment avec du pain « foncé » (« dunkel », contenant du seigle) – et pour ceux qui y ont droit, un demi « Seidel » (chope) de bière…
Autre plat typique et délicieux : la « Entenkeule », que nous présente un non moins authentique Franconien :
écoutez donc ! ente
Petit résumé : il s’agit d’une cuisse de canard, dégustée généralement avec du choux rouge (ou « bleu »), que l’on prépare en Allemagne surtout avec de la pomme (ce qui donne un goût acidulé-sucré : à ne pas rater si vous venez dans la région !), puis avec le « Kloß» (ou « Knödel), une boule à base de pomme de terre.
Ce à quoi vous vous attendiez sans doute, c'est bien sûr le « Schweineschnitzel » (photo de gauche), escalope panée de porc, comme ci-dessous, avec des « Bratkartoffeln » (pommes de terre sautées), aux oignons.
Moins connu, mais non moins prisé ici, le « Schäufele » (à droite) que nous présente à nouveau le Franconien connaisseur … schaeufele
L’énigme est donc levée : le morceau provient de l’épaule du porc, découpée et rôtie (et le plus souvent servie avec également du « Kraut » et « Kloß » comme ici).
Autre spécialité peu connue même en Allemagne dès que l’on dépasse les frontières de la région : le « Obatzda » (à gauche) qui fait partie des « Brotzeit » ou « Vesper », petits en-cas froids servis toute la journée, si besoin. C’est une sorte de crème à tartiner, à base de fromage (type camembert, mais bavarois) écrasé, beurre et quelques épices, notamment du paprika. Délicieux avec des oignons et du pain noir !
Et puis nous présentons ici (à droite) la « Leberknödelsuppe », un ou deux « Leberknödel » (« Kloß » à base de foie) servis dans un bouillon chaud avec du persil.
Un dernier plat pour aujourd’hui (pour les innombrables autres spécialités, comme par exemple le « Karpfen » (la carpe), vous devrez attendre la prochaine édition de l’échange, à l’automne 2014) : le Zander (filet de sandre) présenté ici n’est pas uniquement typique pour la région, mais tellement appétissant, avec ses « Salzkartoffeln » (pommes de terre à la vapeur et au sel) et son « Kräuterbutter » (beurre aux herbes)…
Pour conclure la rubrique culinaire, une boisson que vous ne connaitrez sans doute pas et que l’on ne peut déguster qu’à l’automne :
le « Federweißer » (« blanc plume ») qui est une boisson à mi-chemin entre le jus de raisin et le vin, car c’est le jus qui a tout juste commencé à fermenter – quand on l’achète, il faut le déguster vite, car il continue sa fermentation et une bouteille trop bien fermée a vite fait d’éclater… Boisson légèrement pétillante et peu alcoolique alors, mais point ne faut en abuser : consommée en grande quantité, elle peut être traitre !
Après avoir exploré ce Nirvana de saveurs franconiennes, revenons sur terre : où en sommes-nous entretemps ? Eh oui, la France nous accueille à bras ouverts, derrière la frontière qui n’en porte plus que le nom…
Une dernière pause avant Rennes, et puis c'est l'heure des retrouvailles: arrivée du car au parking de VHB à 22h01 pile!