Donnerstag (2/2) : Bamberg, quel bijou !

Une petite demi-heure plus tard, nous voici à ... Venise - ou du moins à "Klein-Venedig", nom donné, comme à Strasbourg d'ailleurs, à un quartier de la ville qui se trouve les pieds dans l'eau (ici, la Regnitz, l'un des fleuves traversant Bamberg).

Ces ravissantes maisonnettes de pêcheurs, construites sur pilotis, datent du 17e siècle et forment aussi une splendide coulisse à la célèbre "Sandkerwa" (kermesse sur les sables, fin août) qui donne à voir, entre autres spectacles et délices, des joutes sur l’eau, à partir de petites barques (c’est le "Fischerstechen", le "pique-pêcheurs").

Nous nous arrachons à cette vue pour filer tout droit dans  le centre-ville. Une petite halte devant le célèbre "Schlenkerla" nous apprend que c'est là une brasserie historique qui a donné à Bamberg une bière unique, la "Rauchbier", bière fumée.

Que les inquiets d'entre vous se rassurent: il ne s'agit ici nullement de faire l'apologie voire la publicité des boissons alcoolisées, mais la tradition brassicole constitue pour l'Allemagne un fait culturel quasi incontournable : 1300 brasseries dans tout le pays, dont plus de 600 rien qu’en Bavière, surtout des entreprises artisanales, et qui produisent 4000 marques différentes. C’est justement en Franconie (Franken) que l’on trouve la plus grande concentration de brasseries dans le monde ! Vous comprendrez donc l’impact autant économique qu'identitaire de notre sujet…

Regardons donc de plus près la belle enseigne ci-dessus: l'étoile que vous voyez est le symbole des artisans brasseurs: un triangle pointant vers le haut symbolisant le feu, un autre, pointant vers le bas, symbolisant l'eau: l'alliance des deux éléments nécessaires à la brasserie. Et le bonhomme avec les bras longs qu'il balance en marchant (er schlenkert seine Arme beim Gehen), c’est un des propriétaires historiques de l’établissement, Andreas Graser, connu comme "gutä Bräuä" (guter Brauer : bon brasseur) : d’après une chronique de Bamberg, on lui donne son surnom, "weil er gern mit seina Orm a wengla gschlenkert hot, // drum hom's ihn Schlenkerla getauft aus Übermut und Spott".

Nous vous laisserons apprécier le franconien écrit et attendons vos propositions de traduction… (citations d’après http://www.schlenkerla.de/schlenkerla/chronik/chronik.html)

Ainsi édifiés, nous montons vers la cathédrale, le Dom Sankt Peter und Sankt Georg, avec un premier arrêt devant le célèbrissime « Bamberger Reiter ».

Censé représenter le roi d’origine hongroise Saint Etienne, il est sculpté dans le pilier même qui le porte et fait toujours l’admiration des visiteurs (très rare exemple de statue équestre de cette taille, datant de la première moitié du 13^e siècle). Notre guide dit qu’à la fin, il se f… (sic !) de savoir qui est représenté, il le trouve simplement magnifique. Voilà qui est dit !

Prochaine halte dans la nef centrale, afin d’admirer la transition entre la partie romane vers la partie gothique (tout comme nous avons pu en voir à Regensburg, par exemple).

Et nous finissons en beauté devant le tombeau de l’empereur Henri II et de sa femme Cunégonde, sculpté dans le marbre en une dizaine d’années par Tilmann Riemenschneider (1460-1531, très connu pour ses retables en bois également). On vous racontera peut-être l’histoire de l’ordalie représentée du côté de Kunigunde, à notre retour (oreilles sensibles, s’abstenir !).

Encore un peu de marche, avec des explications sur les ensembles datant de différents siècles (toute une histoire de l’architecture qui se trouve concentrée ici sur quelques cent mètres carrés !) :vous voyez ici la Alte Bischofsresidenz (ancienne résidence de l’évêque) du 15^e et la Neue Residenz du 18^e, que nous traversons pour arriver...

... dans le Rosengarten avec ses milliers  de rosiers qui – miracle ! – fleurissent toujours dans toutes les couleurs, malgré le froid qui nous tenaille.

Endroit parfait pour des selfies, à ce que l’on voit… Au loin, on aperçoit d’ailleurs le monastère bénédictin Sankt Michael (ils ont leur Saint Michel aussi !), et depuis cette terrasse, on a également une belle vue sur les toitures en tuiles.

Nous redescendons vers la rivière pour découvrir un Hôtel de ville unique: il se trouve construit sur l'eau, entre les deux rivières encerclant l'île en plein milieu de la ville. Pour comprendre, il faut savoir que Bamberg est divisée en trois parties: la Gartenstadt (ville des jardins), où se trouvaient les cultures maraîchères (et notamment les fameux oignons de Bamberg), puis la Inselstadt (ville sur l'île), entre la Regnitz et le Main, qui était le lieu des commerces, et enfin la Bergstadt (ville sur la montagne) qui était la partie ecclésiastique. Pour affirmer leur pouvoir face à celui de l'évêque, les citoyens commerçants construisirent leur Hôtel de ville juste au bout de leur territoire.

Vous pourrez vous laisser éclaircir aussi par le plan en bronze qui est exposé à côté de la plaque commémorant l'inscription de Bamberg sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1993. Nous espérons que vous êtes bien d'accord pour apprécier ce bijou de ville à sa juste valeur, vous aussi.

Nous vous laissons y réfléchir, si besoin, pendant que nous allons profiter d'un petit créneau "quartier libre" avant de repartir vers Erlangen...

PS: Comme on nous a fait remarquer à juste titre que nous n’avons pas rempli la rubrique culinaire, hier, nous nous rattrapons aujourd’hui avec ces  spécialités locales que sont d'une part les Schäufele (ici mit Kloß und Kraut), et de l'autre, les Bamberger Hörnla (pommes de terre en forme de cornes): ça vous va?

Comments

[jacqueline]

muy buenos días,

personnellement les plats que vous présentez, et que je découvre juste après le petit déjeuner, bof....mais à midi pourquoi pas

et pour votre énigme je cale ...j'ai bien tenté le site proposé en lien mais je croule sous le nombre de mots allemands ou franconien écrit à la ligne.

A plus tard pour de nouvelles aventures