Montag (2/2) : … et à l’Hôtel de Ville

13 octobre 2015

Nous voici donc dans le tout moderne Rathaus d’Erlangen, où nous sommes accueillis par Frau Preuß : elle est Bürgermeisterin (vous aurez bien sûr reconnu le mot « bourgmestre », agrémenté ici du féminin), donc l’adjointe au « Oberbürgermeister » d’Erlangen, M. Janik.

Elle nous souhaite la bienvenue en se disant tout d’abord « intimidée » par le grand nombre que nous représentons ce soir, entre les élèves de VHB, ceux de Jean Macé, nos corres respectifs et les familles allemandes : en temps normal, nous confie-t-elle, il n’y a dans cette salle que les 50 conseillers municipaux – s’il y a foule, c’est plutôt qu’il y a un problème et que les citoyens viennent en nombre pour exprimer leurs griefs…

Mme Preuß réussit ensuite un tour de force impressionnant, consistant à esquisser, en à peine 10 minutes, les mille ans de l’histoire d’Erlangen, depuis le village insignifiant jusqu’à la ville importante qui a fêté, en 1974, son 100.000^e habitant et en compte maintenant 150.000.

Pour alléger un peu le pensum de mercredi (visite de la ville d’Erlangen et du musée municipal), nous vous livrons déjà un « hors d’oeuvre » de cette histoire, résumée avec autant de brio dans le discours. Mme Preuß évoque notamment les deux étapes-clé dans l’histoire d’Erlangen, dont la première sera particulièrement importante à retenir en vue des visites de mercredi (vous retiendrez, promis ?) : en 1686, le Markgraf (margrave, eh oui !) Christian Ernst accueille dans sa ville un très grand nombre de Huguenots, ces protestants français qui ont dû fuir la France suite à la révocation de l’édit de Nantes.

Le maire fait ici un parallèle très frappant avec l’actualité : la vague de refugiés d’aujourd’hui ne paraît plus si exceptionnelle que cela lorsqu’on se dit que, pour faire pareil que les Erlangois de l’époque, la ville devrait accueillir aujourd’hui 150.000 réfugiés : on vous laisse méditer …

La deuxième étape décisive fut celle de l’après-guerre lorsque l’entreprise Siemens quittait une Berlin en ruines pour venir s’installer à Erlangen. Deux raisons principales à ce choix d’une si petite ville de province : elle se trouvait hors de la zone d’occupation soviétique, et – étant « Lazarettstadt » (une ville où l’soigne les soldats blessés) – elle n’avait pas été détruite comme tant d’autres…

Grandissant à vue d’œil grâce à cette activité industrielle d’une part, attirant nombre de nouveaux habitants du monde entier et pour la plupart hautement qualifiés, et d’autre part grâce à son université et à sa Technische Fakultät, Erlangen put en effet devenir la ville prospère et ouverte à l’international qu’elle est maintenant.

Saviez-vous d’ailleurs que c’est à Erlangen que fut développé, à la fin du 19^e, le premier antalgique synthétique, ancêtre de l’aspirine ? Et même, plus près de nous, le lecteur mp3 ?

Et autre sujet intéressant pour le public plutôt jeune de ce soir : la ville d’Erlangen met un accent particulier sur tous les aspects de la politique urbaine concernant la jeunesse : outre son soutien aux programmes d’échange avec la France comme avec nombre d’autres pays, elle favorise des clubs de jeunes autogérés, un parlement des jeunes élu et siégeant dans l’Hôtel de Ville même (et entendu lors de délibérations sur les sujets les concernant), …

Après la réponse et les remerciements de la délégation française, tous les présents sont chaleureusement invités à partager le pot de l’amitié où nous attendent de délicieuses spécialités pâtissières salées et sucrées qui partent visiblement « comme des petits pains… ».